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police de la pensée - Page 3

  • Pourquoi cette violence des intellos de gauche ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue d'Uli Wendisch, responsable du site suisse francophone Les Observateurs, consacré à l'affaire des "néo-fachos". La gauche intello-bobo sent la situation lui échapper et s'énerve. La police de la pensée sort les flingues et tire sur tout ce qui bouge, comme on l'a encore vu ces derniers jours à l'occasion de l'ouverture de Boulevard Voltaire, le nouveau site d'opinions de Robert Ménard et Dominique Jamet...

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    Pourquoi cette violence des intellos de gauche ?

    La gauche intellectuelle et journalistique française serait-elle encore plus destructive que la gauche politique au pouvoir. Les dégâts risquent d’être doubles.

    La fin du monopole de l’intelligenstia de gauche

    Pendant des années, des décennies, les intellos de gauche jouissaient d’un quasi monopole de la parole dans le débat public, les journaux, les hebdomadaires et une grande partie des médias audio-visuels. Le cas français illustre de manière archétypique cette situation.

    Hors, depuis quelques temps d’autres voix, d’autres personnages, qui ont d’ailleurs toujours existé,  apparaissent de manière plus visible et parfois bruyante. La révolte contre le politiquement correct et la bien-pensance de gauche se dit ouvertement, publiquement, politiquement et même médiatiquement. Un scandale. Le monopole est menacé, le magistère de gauche est bousculé. Insupportable.

    L’heure est à la critique des critiques

     Comme nous l’avons déjà dit, la fameuse  attitude critique  que revendiquait la gauche n’était en réalité le plus souvent que l’une des variantes du fameux politiquement correct. Or la critique est l’une des activités intellectuelles les plus difficiles, nobles et exigeantes, et non une posture facile de dénigrement et de mépris de tout discours différent cherchant à remplir  au mieux ces exigences, notamment la recherche de la vérité, même si elle est désagréable et ne correspond pas aux au prêt-à-penser de gauche.

    Confrontés à ces nouvelles exigences, les critiques de gauche se sentent menacés. En effet, l’heure est à la critique des critiques, à la critique  de ceux qui se croyaient être seuls capables de cette activité; activité qui est devenue chez eux une activité paresseuse consistant le plus souvent en un simple alignement idéologique  sur la gauche. Cela marchait tant qu’ils avaient le monopole, mais la concurrence fait apparaître leur misère, partialité et indigence prétentieuse au grand jour.

    La gauche intellectuelle perd son magistère et devient violente

     C’est là qu’il faut chercher l’origine de cette violence qui mérite d’être illustrée, tant elle est fanatique, inquiétante… Nous ne pouvons accepter que des médiocres, jaloux et devenus impuissants, viennent gâcher l’image de l’ensemble de l’activité intellectuelle et journalistique.

    La  critique de ces pseudo-critiques ne sera pas facile car plus une analyse est simpliste et caricaturale, plus elle devient arrogante et violente. Cette rage dénigrante se crie sur le mode de l’intimidation, de la culpabilisation. La surenchère dans le dénigrement  devient même l’objet d’un concours dans lequel croit l’emporter celui qui tire la charge la plus virulente et grossière. Les  vrais fascistes excellaient  dans cet emballement ordurier.

    Le Nouvel Obs: qu’il est difficile de vieillir

    C’est par exemple le Nouvel Observateur (20 septembre 2012) qui donne à haïr ceux qui osent critiquer les prétendus critiques en leur coupant la tête sur la page couverture, têtes présentées sur toute la page, dans le style wanted, avec ce titre digne des délateurs professionnels: «Les néo-facho et leurs amis», toujours en très grand  au travers de la même page qui offre leurs têtes!

    La gauche intellectuelle et journalistique française serait-elle encore plus destructive que la gauche politique au pouvoir. Les dégâts risquent d’être doubles: dégradation du pays et de la vie intellectuelle. Avec elle, en tout cas, difficile de croire à l’avenir radieux. A l’avenir tout court.

    Et si tout cela n’avait été que mensonge idéologique intéressé et qu’il faille maintenant reconstruire? C’est ce à quoi nous essayons aussi de participer.

    Il faut illustrer un peu ce travail de bas étage car on doit relire deux fois certains propos tant cela paraît incroyable.

    Tel écrivain, certes audacieux et critiquable, Richard Millet, «révèle les contours d’une nébuleuse brune». Pour la gauche, celui qui est à son opposé et qui conteste son magistère est nécessairement «facho». Si quelqu’un ne progresse pas, c’est bien la gauche intellectuelle; en fait elle régresse, gravement.

    Etre patriote et aimer son pays: interdit?

    Valoriser l’identité nationale, ressentir et défendre le patriotisme, critiquer certains aspects de l’immigration qui n’étaient pas prévisibles il y a quelques années encore, certains aspects de l’islam, voilà le grand interdit de la gauche. Qui y touche est automatiquement brun, non plus de chemise mais d’esprit. On n’a pas le droit de critiquer l’unilatéralité de l’antiracisme, une attitude obligée, inconditionnelle, au risque bien sûr d’être un raciste congénital, raciste et rassis dans son attachement patriotique.

    Telle journaliste à l’esprit authentiquement critique, et revendiquant une liberté d’expression effective (E. Lévy), devient avec son site Causeur.fr, un site remarquable, une «officine de blanchiment d’idées sales.. ». Rien que cela. Manque juste le terme de criminelle.

    La surenchère dans la détestation: la dernière mode

    Le plus détesté en ce moment est évidemment Richard Millet avec son court texte sur le tueur en série norvégien Anders Behring Breivik. Les actes de Breivik, totalement monstrueux, ont évidemment quelque chose à voir  avec les effets pervers du multiculturalisme, avec les problèmes posés par une présence grandissante  de la population musulmane et le délitement concomitant de l’identité nationale, même si ces actes  atroces  sont à condamner  avec la fermeté la plus absolue,

    Voir dans les actes de Breivik une «perfection formelle et une dimension littéraire» est certainement choquant et pas évident à admettre, mais est-ce pour autant «une rhétorique  familière du nazisme et du fascisme qui martelait que les Juifs étaient responsables  de la Seconde guerre mondiale»?

    La rhétorique de Millet ressasse-t-elle, pour autant, «les leitmotive réactionnaires d’avant guerre: décadence, métissage, atteinte à l’essence française et à la «pureté»  de la langue, réification de la «race»? Retrouve-t-on là «les intellectuels collabos de la dernière guerre»?

    Pourquoi tant de haine? se demande-t-on à chaque fois.

     Notre époque est confrontée à des problèmes redoutables, graves, nouveaux, imprévisibles pour certains il y a peu encore, et qui ne sont pas compréhensibles dans les schémas anciens du marxisme et du socialisme de la gauche bobo. Le dénigrement et l’emballement haineux ne sont ici d’aucun secours et l’on peut déjà dire que ce ne sont pas les haïsseurs enragés qui vont apporter quelque lumière pour comprendre et agir.

    On guérit rarement de la sénilité

     La sénilité devient de plus en plus méchante et destructive.

    Avant la reconstruction, il faut nécessairement  une critique de ces critiques haineux d’autant plus radicale qu’ils veulent à tout prix garder un monopole qui s’étiole. C’est ce qui les perdra et les rendra insignifiants, avant qu’ils ne se réduisent à une secte, même plus dangereuse car autoréférente, jusqu’à l’implosion.

    Le musée des antiquités idéologiques vous attend

     Au travail, donc! sur tous les fronts, sans tabou, sans retenue bien-pensante et sans égard envers les «anti-fascistes», «anti-nazis»,  anti- etc, d’une autre époque. L’affrontement est inévitable, comme le sera l’enrichissement des musées des antiquités idéologiques qui attendent de se meubler d’une nouvelle espèce en voie de disparition.

    Uli Windisch (Les Observateurs,  9 octobre 2012)

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  • Nouvel Obs : flagrant Dély de connerie !...

    Nous reproduisons ci-dessous, à la suite de la publication par le Nouvel Observateur d'un dossier grotesque signé par Renaud Dély sur les "néo-fachos", la réponse de Pascal Eysseric, rédacteur en chef de la revue Eléments, qui, une nouvelle fois, a eu droit aux attentions de la police de la pensée... 

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    Renaud Dély : L'Équipe ou Jean-Claude Michéa, il faut choisir !

    Stop ! Voilà plus de trente ans que Le Nouvel Observateur se sert de la revue Éléments comme d'un épouvantail à fascistes auprès de ses lecteurs. Entre deux plateaux télés, un commentaire sur le PSG et une blague graveleuse sur Carla Bruni, Renaud Dely a pris la plume cette semaine pour confectionner son marronnier de rentrée : « les néofascistes sont entrés dans Paris ». Le directeur du Nouvel Observateur y dénonce la revue Éléments qui récupère les « grands intellos » et plus particulièrement Jean-Claude Michéa qui « se dit de gauche ». Lire, voilà un soupçon qu'on aura du mal à formuler à propos de Renaud Dély. Trop occupé à feuilleter France Football, Dély n'a certainement plus le temps de lire les « grands intellos » comme il dit. Dans le dernier livre de Michéa, il aurait appris que ce dernier récuse justement ce terme de « gauche ». L'Équipe ou Le complexe d'Orphée, il faut choisir ! Si quelqu'un nous avait dit un jour que Thierry Roland dirigerait Le Nouvel Observateur… Le journaliste nous accuse également d'annexer Philippe Muray pour en faire une « caution » présentable du « combat identitaire ». Sauf que l'article d'Éléments dit exactement le contraire, et prend ses distances avec l'auteur de Festivus, Festivus… Renaud Dély ne fait pas seulement un blocage avec les « grands intellos », il en fait un aussi avec les tout-petits, qui pullulent dans son hebdomadaire. Ainsi le pontifiant Jean-Claude Guillebaud, qui asperge Éléments avec son eau bénite et son gros sel avant de le décortiquer, nous reproche lui d'être « aussi permissifs » que « la gauche libérale-libertaire ». Comprenne qui pourra !

        En réalité, la haine du Nouvel Observateur à l'égard d'Éléments vient de loin. Elle a débuté en 1979. En ce temps-là, les devanciers de Renaud Dely nous reprochaient notre compagnonnage avec le flamboyant Guy Hocquenghem, qui s'était rebellé contre ceux, majoritaires au Nouvel Observateur, qui étaient passés du col Mao au Rotary. Il fit un « bout de chemin » avec nous et fut dûment dénoncé pour cela. Aujourd'hui, la direction du Nouvel Observateur fustige notre proximité avec le philosophe Jean-Claude Michéa. Nous l'assumons. Comme notre proximité intellectuelle avec Alain Caillé, Régis Debray, Serge Latouche, Jean-Pierre Le Goff, Jacques Sapir, Robert Guédiguian, etc. Si ceux-là devaient attendre que le patron du Nouvel Observateur les lise… Les rotatives des imprimeurs auront rouillé d'ici-là.

        Pauvres « grands intellos » de gauche ainsi récupérés pour les méchants neo-droitistes! Oui, nous les avons « annexés », oui nous les avons lus, oui nous les avons commentés comme il est de coutume dans une revue d'idées (Éléments est une des plus anciennes de France d'ailleurs). Aussi curieux que cela puisse paraître pour un arriviste comme Dély, nous allons même jusqu'à commenter des auteurs qui nous sont hostiles. C'est la raison pour laquelle le philosophe Edgar Morin (encore un « grand intello » que nous avons «annexé»?) a dit prendre du plaisir à lire Éléments. Faut-il le compter parmi les tenants du combat identitaire ? Pas sûr en revanche que le philosophe en ait beaucoup pris à lire Brèves de Football, le dernier «ouvrage» signé Renaud Dély. Publiée avant l'été dans le numéro 144, notre dossier sur la Diabolisation était prémonitoire : il annonçait une «conjuration des imbéciles dans les grands médias avant la fin de l'année». Renaud Dély a été pile à l'heure. 

    Pascal Eysseric
    Rédacteur en chef
    Revue Éléments

     

             Pour vous découvrir les méthodes des Renaud Dély (Nouvel Observateur), Sylvain Bourmeau (Libération), Nelly Kaprièlian (Les Inrocks), et autres Thénardiers du paysage intellectuel français, lisez le numéro 144 d'Éléments…

    Disponible ici : La diabolisation continue !

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  • Après Richard Millet, Michel Onfray...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Dominique Venner, cueilli sur son site et consacré à l'"excommunication" de Michel Onfray par la bien-pensance, quelques jours après celle de Richard Millet...

     

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    Après Richard Millet, Michel Onfray...

    Nous sommes dans une période moins stagnante qu’il n’y paraît. C’est ce que révèle le torpillage soudain de l’exposition Albert Camus et la réaction vigoureuse du philosophe Michel Onfray, mis en cause dans Le Monde des 15 et 18 septembre 2012.

    Auteur de nombreux essais rédigés d’une plume élégante et polémique, Michel Onfray s’est fait connaître d’un large public. Ce qui intéresse chez lui, ce sont des changements de perspectives dont atteste par exemple son livre récent sur Freud, Le crépuscule d’une idole (Grasset, 2010), un pavé de 600 pages asséné sur le crâne d’une des plus intouchables divinités de l’époque.

    Onfray y décrivait sa propre évolution. Petit Normand pauvre, père ouvrier, mère faisant des ménages, « pas de vacances, jamais de sorties, aucun cinéma, ni théâtre ni concert bien sûr, pas de musées, pas de restaurants, pas de salle de bains, une chambre pour quatre, des toilettes dans la cave, pas de livres, évidemment… » Dès que l’occasion s’offrit, il se révéla pourtant dévoreurs de textes. Bac à dix-sept ans, études de lettres, professeur de philo dans un lycée technique pendant vingt ans, fondateur enfin de l’Université populaire de Caen en 2002.

    Trois auteurs découverts très tôt, dit-il, l’ont marqué à jamais. Nietzsche, Marx et Freud. « Trois éclairs dans le ciel noir de mes années post-orphelinat ». Le premier, Nietzsche, lui apprenait que « le christianisme n’est pas une fatalité, qu’il y avait une vie avant lui et qu’on pourrait très bien accélérer le mouvement pour l’avènement d’une vie postérieure ». Du second, il conservait le souvenir ébloui du Manifeste communiste de 1848. Souvenir tempéré ensuite par la découverte de Proudhon et de la mauvaise foi de son concurrent. Exit donc Marx, au profit des libertaires français. Enfin, le troisième auteur, Freud : « Il me faisait découvrir que la sexualité pouvait se penser sans souci de Dieu ou du Diable… » Freud ouvrait les portes d’un continent inconnu. Mais délivré à des gamins en pleine évolution sexuelle, son message pouvait avoir des effets problématiques : « On nous demandait d’enseigner une matière éminemment combustible auprès d’âmes inflammables. J’ai un peu touché du doigt, là, le pouvoir dangereux des psychanalystes. J’ai alors développé une méfiance instinctive et viscérale à l’endroit de leur caste sacerdotale… »

    En fin de son démontage de Freud, Onfray a rassemblé des notes, dont l’une concerne Albert Camus et Jean-Paul Sartre (p. 593-594) : « Albert Camus ayant dit la vérité sur la nature criminelle du régime soviétique dans L’Homme révolté s’est entendu dire par Sartre que le bon accueil de son livre par la droite invalidait l’ouvrage, laissant entendre par là que la vérité se trouve à gauche et l’erreur à droite… Camus répondit à Sartre : « On ne décide pas de la vérité d’une pensée selon qu’elle est à droite ou à gauche et encore moins selon ce que la droite ou la gauche décident d’en faire. Si enfin la vérité me paraissait être de droite, j’y serais »… Réaction d’Onfray : « Nous souffrons toujours de cette hémiplégie… Camus a montré le chemin : “Si enfin la vérité me paraissait être de droite, j’y serais”. Je consens à cette magnifique phrase. »

    Cette pensée, justement, a servi d’introduction à l’essai de Michel Onfray publié chez Flammarion en 2012, L’Ordre libertaire, la vie philosophique d’Albert Camus. Sartre n’en sort pas grandi.

    Cet essai ajouté à la dimension médiatique de Michel Onfray, ont fait que ce dernier a été sollicité pour diriger l’exposition Albert Camus prévue à Aix-en-Provence en 2013 (centième anniversaire de la naissance de l’écrivain). C’est là que l’actualité, soudain, nous rejoint.

    Sur son site Twitter, le 14 septembre, Michel Onfray vient d’annoncer en effet qu’il renonçait à être le commissaire de cette exposition. Pourquoi ? Il faut savoir que l’actuelle ministre socialiste de la Culture, Aurélie Filippetti, avait soutenu contre Onfray la candidature de Benjamin Stora. Celui-ci est sans vrai rapport avec Camus, mais il est l’historien de la guerre d’Algérie que préfèrent le FLN algérien et les anciens « porteurs de valises ». Apprenant que son candidat était écarté, la ministre annonça qu’elle retirait tout soutien officiel à l’exposition…

    L’affaire se corse quand on sait qu’en visite à Alger cet été, Michel Onfray n’avait pas pris de gants pour évoquer un passé brûlant : « Je vous rappelle, avait-il dit, que (pendant la guerre d’Algérie) ce sont les Algériens qui ont choisi la voie de la violence et sont à l’origine du plus grand nombre de morts du côté algérien ». On imagine les réactions devant ce rappel d’une vérité historique qui n’est pas bonne à dire !

    Ripostant aux informations publiées dans la presse après la décision de Mme Filipetti, Michel Onfray a précisé dans Le Monde du 18 septembre qu’il se retirait de « cette pétaudière où se mélangent de façon déraisonnable les ego surdimensionnés, la chiennerie de la politique politicienne, les pathologies mentales, les intrigues de réseaux, le copinage d’anciens combattants d’extrême gauche reconvertis dans l’opportunisme social-démocrate, la niaiserie d’une ministre confondant usage public des crédits et punition idéologique […] Je bénis cette aventure de m’avoir fait découvrir cette nef de fous ! Mais je n’en suis plus… En France, l’atmosphère intellectuelle est toujours à la guerre civile… » C’était bien vu et bien dit.

    Dans le même numéro du Monde (18 septembre), en p. 13, on apprenait au passage que Caroline Fourest, essayiste connue pour ses positions féministes, avait été prise à partie à la Fête de L’Humanité (le 15 septembre) alors qu’elle devait débattre du FN. L’incident a entrainé l’annulation du débat. Depuis plusieurs jours, le site « Oumma.com » [l’Oumma est la communauté des croyants] et les « Indigènes de la République » avaient appelé à interdire la présence de Caroline Fourest : « quelqu’un d’islamophobe n’est pas qualifié pour faire la leçon au FN ». De fait, son féminisme et son laïcisme avaient conduit Caroline Fourest à exprimer des réserves à l’égard d’un Islam trop présent en France à son gré. Voici encore un parcours à suivre. Nous sommes dans une époque où les anciens clivages sont bousculés.

    Dominique Venner (Site de Dominique Venner, 19 septembre 2012)

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  • « Le quota de Robert Ménard est dépassé »...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Francis Richard, cueilli sur le site suisse Les Observateurs, qui revient en détail sur l'"affaire Ménard"... Bienvenue en Normalie !... 

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    « Le quota de Robert Ménard est dépassé »

    En France, sur 36 000 journalistes professionnels, 2 000 à 3 000 osent se dire de droite. Parmi ces journalistes anormaux – puisqu’ils ne sont pas de gauche –, une poignée, qui ne se compte pas sur les doigts des deux mains, fait parler d’elle plus que de raison. Ce qui est proprement intolérable et ne sera donc plus toléré en Normalie, ce nouveau régime inauguré par le camarade-président Hollande.

    Ces quelques suspects, à qui il convient de clouer le bec, qu’ils ont trop grand ouvert, s’appellent, dans l’ordre alphabétique, Jean-Jacques Bourdin, Eric Brunet, Philippe Cohen, Elisabeth Lévy, Robert Ménard, Ivan Rioufol et Eric Zemmour. Ils n’ont bien sûr aucun talent et ne doivent leur audience qu’à leurs piètres provocations de droite.

    Ces journalistes anormaux, qui, en d’autres temps et en d’autres lieux, auraient été enfermés, comme de juste, dans des asiles psychiatriques pour les empêcher de nuire à autrui, doivent progressivement disparaître du paysage audiovisuel français, où ils font taches.

    Comme ils travaillent sur des chaînes de télé ou des stations de radio privées, les patrons de ces dernières ont tout de même bien le droit de se séparer de leurs services quand bon leur semble, sans avoir à subir la moindre pression.

    Le scénario d’éviction est d’une simplicité biblique. Une émission d’un de ces anormaux déplaît aux censeurs de la gauche bien-pensante. Pour leur complaire, les patrons de la chaîne de télé ou de la station de radio en question, sous couvert de concertation, proposent alors au coupable, qui est « libre » d’accepter ou de refuser, une émission de rechange, où sa capacité de nuisance sera réduite, voire anéantie.

    Vous avez aimé ce scénario, où Eric Zemmour a récemment tenu la vedette. Vous adorerez maintenant celui, dont Robert Ménard est le protagoniste.

    Petit rappel. Pour son émission Z comme Zemmour du 23 mai dernier, sur RTL, consacrée au favoritisme pénal du nouveau Ministre de la Justice, Christiane Taubira, le journaliste Zemmour a été sanctionné. Sa chronique quotidienne sera remplacée à la rentrée de septembre par une chronique bihebdomadaire. Na!

    Que RTL vienne d’être rappelée à l’ordre au sujet de cette émission par le CSA, l’autorité de censure audiovisuelle du régime, n’est que pure coïncidence…

    Robert Ménard, fondateur de Reporters sans frontières, s’est déjà signalé dans un passé récent par son indocilité répréhensible et son anormalité. Dans un livre intitulé Vive Le Pen, il n’a certes pas invité à voter Front National, mais il a écrit, tenez-vous bien, que ce parti était un parti comme les autres puisqu’il n’était pas interdit et que ses électeurs ne devaient pas être ostracisés…

    Cette fois, dans son émission quotidienne du 18 juin dernier, à 17h45, Ménard sans interdit, sur I-Télé ici, la chaîne d’informations en continu du groupe Canal+, le journaliste a franchi la ligne rouge, couleur qui lui est interdite, comme à tous ses semblables. Il recevait Louis-Georges Tin, président du CRAN, le Conseil représentatif des associations noires, qui veut faire voter par le Parlement français une loi pour imposer la représentation de la « diversité » à l’Assemblée nationale.

    Qu’entend par « diversité » ce brave homme dont la rondeur sereine doit tout au fait qu’il est maintenant du côté du manche? Selon lui, les noirs, les arabes et les asiatiques sont la « diversité ». Or ils ne sont que dix à la représenter à l’Assemblée nationale – moins deux, Kader Arif et George Pau-Langevin, devenus, depuis, membres du gouvernement Jean-Marc Ayrault – alors que dans le pays la « diversité » représenterait de 10% à 12% des citoyens français.

    Louis-Georges Tin prétend que sa religion n’est pas faite sur la manière dont la « diversité » pourrait parvenir à être représentée à l’Assemblée nationale. Des quotas? Pourquoi pas? Mais dans l’audiovisuel les quotas n’ont pas été nécessaires pour obtenir à la télé un grand nombre de journalistes de la « diversité ». Comment cela s’est-il produit? Grâce à un outil statistique, le baromètre de la diversité, mis en place en 2009 par le CSA, « qui compte clairement le nombre de personnes noires »…

    Louis-Georges Tin préconise donc la création d’une commission composée d’élus de gauche comme de droite, à l’Assemblée nationale comme au Sénat, pour en débattre. Robert Ménard n’arrive toutefois pas à obtenir de lui une réponse nette à la question: « Que fait-on concrètement? », parce que son interlocuteur prétend n’avoir pas d’idées derrière la tête…

    Au cours de l’entretien Robert Ménard dit que l’important, pour lui, n’est pas qu’un journaliste-télé soit noir, mais qu’il soit excellent et que la seule chose qui l’intéresse est que « la télé nous dise la vérité ». Pour lui le mot race n’est pas choquant, c’est le racisme qui l’est.

    Au cours de l’entretien, surtout, Robert Ménard ose souligner, ou obliger à reconnaître, les contradictions de Louis-Georges Tin:

    • Pour ce dernier la non-représentation des blancs en outre-mer n’est pas la même chose que la sous représentation des noirs dans l’hexagone…
    • Le CRAN refuse les statistiques ethniques, mais verrait d’un bon œil les statistiques de la « diversité »…
    • Le CRAN dit que les races et les ethnies n’existent pas, mais qu’il existe des gens de couleur « qui sont discriminés à cause de ça » (Robert Ménard avec son franc-parler parle de « truc de faux-cul »)…et que c’est de la « discrimination raciale ».
    • Louis-Georges Tin dit: « Je pense que ce n’est pas en changeant les mots qu’on change les choses » à propos de la suppression par Hollande du mot race dans la Constitution, mais utilise à la place le terme de « diversité ».
    • Vouloir que la « diversité » soit représentée n’est-ce pas « mettre le doigt dans un engrenage terrible »: les homosexuels, les pieds-noirs ne vont-ils pas « nous dire la même chose »?

    Robert Ménard reconnaît qu’il fait du mauvais esprit quand il remarque, à propos de quotas, que, parmi les trois premiers pays où il y a le plus de femmes au Parlement, figurent le Ruanda et Cuba, ces « dictatures de merde »…Louis-Georges Tin lui demande alors de ne pas être arrogant à l’égard des pays du Sud (sic) et ajoute que « cela veut dire qu’il y a des dictatures qui font mieux que nous »…

    A la fin de l’entretien qui dure un peu moins de 10 minutes, Louis-Georges Tin dit que le seul fait d’énoncer le problème peut faire changer les choses. A quoi Robert Ménard lui répond:

    « En tout cas, je vous souhaite bonne chance, même si, vous l’avez compris, je pense que c’est une connerie. »

    Un peu plus tôt, comme Robert Ménard est pied-noir et comme il a osé parler de revendication possible des 4 millions de pieds-noirs à vouloir être représentés, Louis-Georges Tin lui a fait cette réponse prémonitoire:

    « Je crois que le quota de Ménard est déjà dépassé.»

    Quoiqu’il en soit, le bruit court que c’est cet entretien, diffusé au lendemain de la victoire de la gauche aux législatives, qui a scellé le sort de Robert Ménard à I-Télé.

    La direction de la chaîne donne sa version tout à fait lisible:

    « Il y a une semaine, nous avons expliqué à Robert Ménard qu’il y avait un problème de lisibilité avec son émission qui mélangeait l’interview et l’opinion. Nous lui avons proposé une chronique en tant qu’éditorialiste où il pourrait exprimer son point de vue. Il vient de nous donner sa réponse par l’intermédiaire des médias. Mais nous n’avons jamais voulu nous séparer de lui. »

    Le scénario prévisible était bouclé…

    Dieu soit loué, Robert Ménard ne pourra plus mettre ses interlocuteurs en difficulté ! La Normalité pourra régner à la rentrée sur cette chaîne télé!

    Francis Richard (Les Observateurs, 19 juillet 2012)

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  • Être ou ne pas être (réac) ?...

    Le nouveau numéro d'Eléments est en kiosque. il est aussi disponible sur le site de la revue.  Vous pouvez lire ci-dessous l'éditorial de Robert de Herte, alias Alain de Benoist, consacré à la polémique sur les "nouveaux réacs".

     

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    Être ou ne pas être (réac) ?

    On parlait autrefois de" terrorisme intellectuel ". On a parlé ensuite de" pensée unique ", et aussi de " police de la pensée ". C'est un fait que depuis trente ans, il n'y a plus en France de véritable débat d'idées. Les lobbies, les ligues de vertu, les médias au service de la bienpensance s'efforcent de décourager toute pensée critique. Depuis quelques années, cependant, des fissures semblent se faire jour dans la chape de plomb. Un certain nombre d'esprits libres, dont l'influence ne se limite plus à quelques cercles confidentiels, se rebellent contre la discipline imposée. D'où les anathèmes lancés contre eux par ceux qui veulent avant tout défendre leurs positions acquises et entretenir leurs fonds de commerce. Pour stigmatiser les impertinents et les rebelles, on dit désormais qu'ils sont « réacs ». En clair: qu'ils représentent les" nouveaux réactionnaires ».

    Convoqués à comparaître devant le tribunal médiatique, les" nouveaux réactionnaires » font en permanence l'objet d'un grotesque procès au sein du grand club socialo-libéral-libertaire, le " club des conformistes heureux » (Pierre-André Taguieff). On leur reproche d'avoir le front de ne pas penser comme il faut, de préférer le débat contradictoire au débat entre gens du même avis. Et surtout de mettre en cause, avec plus ou moins d'audace, les grandes idoles de notre temps: la croyance au " progrès », l'idéologie du " genre", 1'" antiracisme » de convenance, l'impératif de " métissage », le culture de masse ou bien encore 1'" art contemporain ". Spécialistes en cordons sanitaires et dénonciations édifiantes, les défenseurs du monothéisme du marché, les nouveaux curés des droits de l'homme qui dispensent leurs sermons moralisateurs, se veulent les défenseurs du Bien contre une hydre toujours renaissante, jamais plus vivante que depuis qu'elle a été vaincue. Ils remplissent ainsi leur rôle de chiens de garde du système en place.

    Notre société célèbre la " transgression", mais passe son temps à traquer les pensées non conformes, faisait observer Élisabeth Lévy, qui ajoutait qu'il est" paradoxal de célébrer la diversité en toute chose, sauf dans le domaine des idées ». Dans les anciens régimes communistes, déjà, les dissidents étaient régulièrement dénoncés comme des" réactionnaires ». Le terme, aujourd'hui, continue d'être employé sans aucune rigueur, comme une formule polémique susceptible de recevoir n'importe quel contenu. Hier encore, par exemple, être réactionnaire, c'était en tenir pour l'élitisme et les vieilles hiérarchies. Aujourd'hui, le réactionnaire est devenu" populiste ». Condamner le foulard islamique serait réactionnaire, mais le défendre le serait tout autant. Il peut aussi y avoir des réactionnaires de gauche: dans ses Réflexions sur la violence, Georges Sorel ne classait-il pas parmi les réactionnaires" les amis de Jaurès, les cléricaux et les démocrates ». L'ennemi peut donc avoir tous les visages. Mais que faut-il entendre par ce terme?

    Dans l'histoire des idées, le courant réactionnaire se confond plus ou moins avec le courant légimiste et contre-révolutionnaire. Les grands auteurs n'y manquent pas, de Joseph de Maistre et Donoso Cortés jusqu'à Nicolas Gomez Davila. Les écrivains y sont tout spécialement bien représentés, depuis Chateaubriand, Villiers de l'Isle-Adam ou Barbey d'Aurevilly, mais aussi Morand et Giono, Montherlant, Jacques Perret, Marcel Aymé et tant d'autres. Les grands réactionnaires sont des conservateurs restaurationnistes. Ils veulent retourner à un état de choses jugé meilleur, mais qui n'existe plus.

    C'est une première limite. Face aux adeptes de la table rase, le passé est la grande affaire du réactionnaire, qui s'arc-boute sur une mémoire souvent fictive. Les réactionnaires sont des nostalgiques d'un passé réel ou fantasmé. Ils s'y rattachent d'une façon souvent pathétique, ou simplement puérile. Puisque" c'était mieux avant », ils proposent toujours d'en revenir à quelque chose, sans comprendre que l'histoire ne repasse pas les plats. Comme le disait Marx, ils cherchent à " faire tourner à l'envers la roue de l'histoire ". C'est ce qui explique leur inintelligence politique. Un brave réactionnaire, interviewé récemment dans le journal de l'Action française, à la question" Pourquoi selon vous faut-il un roi à la France? », répondait tout simplement: " Parce que c'est joli! », et aussi parce que la France « a été vouée à la Sainte Vierge, nous reliant ainsi au Golgotha ». On voit le niveau. Mais de ce point de vue, ceux qui critiquent les « nouveaux réacs » pourraient tout aussi bien être considérés comme des réactionnaires, puisque qu'ils se refusent à voir le monde comme il est et cherchent par tous les moyens à escamoter ce qui crève les yeux. Le réactionnaire est aussi le contraire du révolutionnaire. Se réfugiant dans le passé par refus du présent, le réactionnaire rechigne aux solutions radicales. Il préfère le pire des" ordres" en place à l'idée même de révolution. Réactionnaire est celui qui croit pouvoir faire face à la crise financière mondiale en prônant un retour au bon vieux" capitalisme rhénan". Réactionnaire encore celui qui, lors de la dernière élection présidentielle, choisissait de voter pour un président sortant qu'il n'avait cessé de critiquer pendant cinq ans au motif qu'il représentait le " moindre mal" - sans réaliser que c'est en fait ainsi qu'il pratiquait la politique du pire. A cela s'ajoutent les préjugés et les intérêts de classe. Dans l'éternel affrontement entre les Versaillais et les Communards, les réactionnaires sont évidemment du côté de Monsieur Thiers et de la bourgeoisie. Le réactionnaire est du côté de l'" union sacrée", du" sursaut national ", de l'" union des patriotes" et autres calembredaines qui, depuis cent cinquante ans au moins, l'ont fait constamment voler de défaite en défaite.

    Comme son nom l'indique, le réactionnaire a certes le mérite de réagir. Il vaut mieux réagir que rester passif et subir en silence -l'avion à réaction, c'est bien connu, va généralement plus vite que les autres. Mais la réaction s'oppose aussi à la réflexion. La droite réactionnaire est réactive, et non pas réflexive. Elle marche à l'indignation à l'enthousiasme, au sentiment. Ce n'est pas toujours une faute, mais cela en devient une dès que l'émotion interdit l'analyse des situations, rendant du même coup aveugle à l'exacte nature du moment historique que l'on vit. De ce point de vue, le mouvement des" indignés" est lui aussi" réactionnaire ". L'indignation, n'est pas une politique.

    Une droite antilibérale et non réactionnaire serait tout naturellement faite pour s'entendre avec une gauche purgée de l'idéologie de progrès. C'est sans doute aussi cette conjonction que veulent interdire ceux qui s'affairent à rafistoler la digue, à remettre une couche sur la chape de plomb. Mais jusqu'à quand?

    Robert de Herte (Éléments n°144, juillet - septembre 20112)

     

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  • Nouveaux réacs, gauche populaire, littérature… La diabolisation continue !


    Le dossier choc du numéro 144 de la revue Éléments

    Le temps des listes de mal-pensants et de bannis du paysage intellectuel français est revenu. Longtemps la cible de toutes les injures, de toutes les dénonciations et de tous les procès, la revue Éléments a développé une remarquable expertise dans le décryptage de la mécanique de la reductio ad Hitlerum.

    Après les grands procès de la Nouvelle droite en 1979, des conjurés « vert-brun », des comploteurs de l'axe « rouge-brun », des nouveaux « néo-réactionnaires »,de l'écrivain Renaud Camus, les inquisiteurs fourbissent leurs lames dans le
    procès très prometteur, des « lepénistes de gauche », qui devrait se tenir à la rentrée. Le complot « rose-brun » est en marche. L'“antinazisme” à soixante-dix ans de distance, c'est facile, ça ne coûte pas cher et ça peut rapporter gros.

    Ce numéro d'Éléments est aussi l'occasion de revenir sur la sortie de Mémoire Vive, le livre de mémoires d'Alain de Benoist. Nous avons demandé à trois témoins de l'époque – le journaliste François d’Orcival, de l’Institut, l’éditeur Alain Lefebvre et le docteur Jean-Marcel Zagamé –, leur réaction et leur avis. Des témoignages passionnants, et pour certains émouvants, qui permettent de mieux comprendre un parcours intellectuel profondément original
    sur un demi-siècle.

    Pascal Eysseric, rédacteur en chef d'Éléments

     

    PS

    Ce numéro est disponible en kiosque ou sur le site de la revue : http://www.revue-elements.com/elements-La-diabolisation-continue.html

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